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Baselworld 2017: A l’heure des constats

En cette année de son centenaire et malgré une conjoncture difficile, Baselworld, vitrine de l’industrie du luxe, a fait la démonstration de sa faculté à agréger toutes les tendances horlogères et bijoutières autour de valeurs fortes et intangibles.

Par Vincent Daveau
Contributeur

Dès les premiers jours, les amateurs comme les professionnels du secteur ont noté une subtile évolution dans l’ambiance régnant sur le Salon. De l’avis de tous, il semblait plus petit et moins impressionnant. On mettra cela sur le compte de l’habitude prise de voir depuis maintenant plusieurs années les mêmes stands et les mêmes décors. Evidemment, cela valait pour le début du salon qui n’a pas connu de changement majeur. Mais le fond, une fois passé le Swatch Group, a connu une vraie mutation. Le départ des maisons Ulysse Nardin et Girard-Perregaux pour le SIHH a fait un trou qu’il a fallu combler. Le retour de la maison Frédérique Constant a permis de les remplacer. Mais c’est aujourd’hui le deuxième étage qui faisait vide. Par chance, il hébergeait Les Ateliers, le nouvel espace où pouvaient s’exprimer les créateurs indépendants précédemment rassemblés dans le bâtiment appelé « le Palace ».

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Baselworld en quelques chiffres

En substance, et à bien y regarder pour qui a déjà un peu d’expérience dans le marché, il semblait dès le premier jour qu’il allait manquer des visiteurs. Les résultats ont parlé et ce sont 106 000 amateurs et professionnels, venus de cent pays, qui ont arpentés les allées de ce salon maintenant centenaire pour découvrir les collections des 220 marques horlogères et bijoutières suisses sur les 1300 exposants venus de 40 pays (environ 200 de moins que l’an passé dont 60 marques horlogères, source non confirmée). L’organisation qui sait de quoi elle parle, dit que le recul par rapport à 2016 n’est que de 4%. C’est sans doute possible car, mardi, le salon, contrairement aux journées précédentes était plein comme un œuf, non plus de journalistes ou de blogeurs, mais de professionnels venus découvrir les nouveautés et passer commandes. Véritable centre névralgique de toute l’industrie horlogère, le Baselworld s’il a été plébiscité par l’immense majorité des maisons d’importance, a vu le

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Bruits de couloir 

On peut espérer que ce salon conforte la tendance ressentie d’un certain retour à la normale. Seulement, un grand nombre de journalistes et d’entités de petite et moyenne taille on laissé entendre que l’organisation manquait de rigueur, cette année. Le parking presse à l’opposé du Salon,  le wifi et les connexions aléatoires sont autant de points que les journalistes ont trouvé dommage et qu’il faudra corriger. Les marques quant à elles regrettent le coût pharaonique de ce rendez-vous. L’organisation semble avoir tiré les leçons de premières désaffections qui seront, dit-on, suivies d’autres. On parle du départ d’Hermès pour le SIHH, et de l’arrêt de la présence d’un certain nombre de maisons horlogères issues de la mode. Il va donc falloir à l’organisation de Baselworld réviser sa copie, car même si la branche horlogère a connu un ralentissement ces deux dernières années elle a tout de même atteint un chiffre d’affaires de 19,4 milliards de Francs suisses fin 2016, soit un doublement de la valeur des exportations depuis 2000, obtenu pour partie, ne l’oublions pas, par un doublement des prix des produits…

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Effet de cycle

Un peu secoué par la conjoncture, le marché a mis une légère la pression sur l’organisation de Baselworld qui a fait le choix, pour l’an prochain, de réduire de deux jours la durée de cette « grand messe » du luxe. Cette option devrait contribuer à réduire les coûts et les frais fixes. On peut imaginer qu’il s’agit là d’une solution acceptable aux vues du peu de visiteurs présents les mercredi 29 et jeudi 30 mars. Dans un sens, la messe était dite, et les journalistes partis, dès le samedi. Restaient alors les pros absolus, les marchands, les patrons de structure de communication et une poignée d’irréductibles en quête de la perle rare qui s’est tout de même faite rare, cette année.

Mais, ce n’est pas si mal et s’il n’y a pas vraiment de tendance qui émerge, pas de pièce prête à laisser béat d’admiration les plus difficiles, tout le monde s’est accordé à dire que cette saison était dans l’absolu un millésime équilibré.  Chacun y a trouvé ce qu’il fallait de petits trucs horlogers faits pour entretenir la passion et de références emblématiques prêtes à redonner confiance aux professionnels satisfaits d’avoir vu les marques proposer des instruments de qualité à des prix décents et immédiatement disponibles, pour répondre aux attentes de consommateurs dont la patience se réduit au fur et à mesure de l’avancée d’un marché de plus en plus connecté…

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