Baselworld 2017 : Destination Moon MB&F + L’Epée 1839

Baselworld 2017 : Destination Moon MB&F + L’Epée 1839

L’espace n’est pas inhabité, il est occupé par l’imagination !

La réalité craint !Dans les années 1960, la science-fiction nous a fait croire que nous pourrions nous envoler dans les airs sur des « hoverboards » et notre imagination s’est emballée – mais nous nous sommes retrouvés avec des engins roulant sur la terre ferme. La science-fiction nous a promis des TV 3D et les ingénieurs les ont réalisées mais, à regarder de plus près, la 3D nous a donné le tournis et on a détourné le regard. La science-fiction a rempli notre imagination de fusées ovoïdes élégantes qui devaient nous transporter vers la Lune et au-delà. À nouveau, les ingénieurs en ont créées mais ces fusées, bien qu’extrêmement performantes, ont pris la forme de banals cylindres qui ne font pas rêver.

Il y a des choses qui sont plus belles quand on les laisse dans l’imaginaire et c’est le cas de Destination Moon. Elle a juste ce qu’il faut pour ressembler à une horloge 8-jours en forme de fusée de science-fiction des années 1960, mais avec beaucoup d’espaces vides qui laissent libre cours à l’imagination.

Conçue par MB&F et réalisée par L’Epée 1839, l’unique fabricant spécialisé d’horloges en Suisse, Destination Moon est la fusée-torpille idéale des rêves d’enfant. Cependant, regardez mieux et vous verrez que sa structure minimaliste est plus suggestive que définitive.

Les heures et les minutes s’affichent via des chiffres tampographiés sur de grands disques en acier inoxydable. Même avec une telle lisibilité, il faudra sans doute beaucoup de concentration pour lire l’heure plutôt que de s’intéresser au mouvement squelette d’exception, construit à la verticale.

L'architecture du mouvement 8-jours, développé par L’Epée expressément pour Destination Moon, reproduit le concept de base d’un véritable vaisseau spatial. Dans une fusée, l’énergie provient de la base ; pour Destination Moon, elle est produite par la couronne surdimensionnée placée à sa base. Les systèmes de commande et de contrôle d’une fusée se situent au-dessus de la source d’énergie ; il en est de même pour Destination Moon qui dispose d’un régulateur de précision vertical en-dessous de l’affichage et d’un bouton de mise à l’heure au sommet du mouvement. Ce régulateur qui attire l’œil grâce à son balancier oscillant est protégé des radiations cosmiques (et des doigts des curieux) par une petite paroi de verre minéral quasi invisible.

Autre clin d’œil aux jouets et rêves d’enfants, les platines circulaires horizontales du mouvement de Destination Moon sont perforées comme des pièces de Meccano. Malgré son squelette aérien, Destination Moon pèse tout de même quatre kilos ; des modules d’atterrissage massifs garantissent qu’elle ne sera pas facilement renversée.

Et puis il y a Neil : cette amusante figurine en combinaison spatiale, composée d’acier et d’argent massif, se fixe par aimantation à l’échelle qui relie la couronne au mouvement. Neil est l’astronaute qui conduit Destination Moon vers des contrées lointaines mais, avant tout, Neil figure l’homme dans la machine pour susciter un émerveillement enfantin.

Destination Moon dans le détail

Inspiration

Destination Moon est le fruit d’une véritable collaboration entre L’Epée 1839 et MB&F. La paternité du concept de base revient à Nicolas Bringuet, concepteur de mouvements L’Epée et fan de fusées de science-fiction, qui a eu l’idée de la construction verticale caractéristique. Pris de passion, il a dessiné le mouvement durant un long week-end, avec peu de sommeil. Ensuite, L’Epée a contacté MB&F pour savoir s’il était possible d’imaginer un vaisseau spatial autour du mouvement et le projet a été lancé.

Stefano Panterotto, designer-stagiaire chez MB&F, a proposé un premier dessin mais il ressemblait trop à une fusée réaliste et il manquait quelque chose de magique. Paradoxalement, pour apporter de la magie, il fallait supprimer la coque pour que la fusée apparaisse à la fois plus technique — avec notamment les platines du mouvement perforées comme des pièces de Meccano — et plus susceptible de laisser libre cours à l’imagination.

C’est l’espace qui rend Destination Moon vraiment magique ; pas l’espace intersidéral au-dessus de nous mais les espaces vides de Destination Moon. Si son corps avait été complètement recouvert, on aurait vu la fusée de l’enfance de quelqu’un d’autre mais, comme l’horloge est largement évidée et ajourée, chacun peut voir dans Destination Moon un vaisseau spatial légèrement différent : la fusée de sa propre enfance plutôt que celle d’un autre… l’espace n’est pas inhabité, il est occupé par l’imagination !

Réalisation

Bien que conçue par MB&F, Destination Moon a été construite par L’Epée 1839, l’unique fabricant spécialisé d’horloges haut de gamme en Suisse. Si la construction verticale concentrique du mouvement 8-jours a été développée expressément pour Destination Moon, elle fait d’évidents parallèles avec l’Horological Machine N°7 Aquapod récemment lancée par MB&F : alors que l’on a d’une part une horloge de table inspirée d’un vaisseau spatial, d’autre part une montre marine inspirée d‘une méduse, les mouvements ont tous deux une architecture verticale concentrique et une alimentation par la base.

Le fleuron de Destination Moon — son point culminant si vous préférez — est peut-être la petite figurine qui monte l’échelle, à sa base : Neil. Vêtu d’une combinaison spatiale des années 1960, composé d’argent massif et d’acier pour le casque, Neil apporte une réjouissante touche d’humanité à la technicité du vaisseau ajouré de style Meccano et de son mécanisme d’horlogerie. Aimanté, Neil peut être placé n’importe où sur l’échelle d’embarquement de Destination Moon. A chacun d’imaginer s’il s’embarque pour s’envoler vers l’espace ou s’il débarque pour fouler le sol lunaire.

Mécanisme d’horlogerie

L’énergie de Destination Moon est produite à la base, par la couronne surdimensionnée, et transmise au barillet via l’échelle d’embarquement. Le fascinant régulateur est placé à la verticale pour un maximum de visibilité, et protégée des doigts des curieux derrière une paroi de verre minéral.

Des chiffres décalqués sur deux disques en acier inoxydable indiquent les heures (en haut) et les minutes en s’alignant sur le double pointeur au-dessus du régulateur. On règle l’heure par un bouton centré au sommet du mouvement.

La stabilité de l’horloge est assurée par le poids conséquent des trois pieds d’atterrissage polis de Destination Moon.